RésuméLe blues est traditionnellement considéré comme la «musique du diable » dans la musicologie afro-américaniste. Cette condamnation vient en fait des églises protestantes noires américaines qui ont perçu le blues comme un vecteur de promotion d’un mode de vie en contradiction avec la morale chrétienne. En détournant sur un mode parodique le discours ecclésiastique, certains blues présentent en effet une série d’antivaleurs chrétiennes. Mais cette opposition n’a de sens que dans le contexte théologique et social protestant. Un mouvement religieux marginal implanté principalement à La Nouvelle-Orléans ne partage pas l’éthique protestante: ce sont les Églises spirituelles noires américaines. L’opposition au jazz et au blues n’y est pas con...