Les Peuls WoDaaBe du Niger possèdent un répertoire de chants identitaires qu’ils considèrent comme la trace sonore figée de leur histoire lignagère. La musique joue donc ici le rôle d’un support de mémoire, mais d’une mémoire qui, à l’analyse, se révèle bien plus de l’ordre de représentations mythiques visant à fonder la croyance en une ascendance commune. Le potentiel de variation du répertoire, de même que l’absence d’un modèle de référence partagé par tous les chanteurs, permettent en outre de postuler que ces chants sont certainement le fruit d’un procès continu d’homogénéisation et de différenciation en situation de performance cérémonielle. L’auteur pose ainsi l’hypothèse que, dans les sociétés de tradition orale où la transmission mu...