La législation en faveur de l’enseignement des Langues et Cultures Nationales au Cameroun : mesure d’audience dans l’Adamaoua et implications glottopolitiques

Depuis la révision de la Constitution en 1996, le Cameroun s’est engagé à protéger et à promouvoir les Langues et Cultures Nationales (LCN). Les années qui ont suivi ont vu des textes officiels soutenant l’enseignement de celles-ci. Cette nouvelle politique linguistique éducative vient rompre avec celle qui a été mise en œuvre pendant la période coloniale et qui a continué, même après l’indépendance. Cet article entend exposer un facteur qui, paraissant anodin de prime abord, pourrait pourtant gêner l’expérimentation, en cours, de l’enseignement des LCN. En prenant appui sur une enquête menée auprès des acteurs de l’éducation de base de l’Adamaoua, cette réflexion soutient que les textes officiels, qui fondent la légitimité même de cet enseignement, ne sont pas assez connus de la communauté éducative locale, ce qui, du point de vue glottopolitique, a des effets inhibants.The ban of National Languages and Cultures from schools during the colonial period has been maintained even after 1960, the year of Independence of Cameroon. It means that the Language Policy implemented, which consisted to use French and English as Languages of Instruction had not changed. The result is that students could not use the Languages they mastered; they should learn through those they did not use. It is in 1996 that Cameroon began to take measures in favor of National Languages; until today, there are official texts which support the use of these Languages in Education. However, a survey we carried out in the Adamawa Region shows that most educational Actors do not know these texts. Our view is that this could slow down the Implementation of this new policy