De l’emploi récurrent de cause dans la première traduction de Nana : quel commentaire ?

Cet article vise à explorer et exploiter les concepts de « prosodie sémantique » et de « préférence sémantique » en les appliquant à la recherche en matière de traduction littéraire. Il s’agit de phénomènes linguistiques qui, jusqu’ici, ont été très peu exploités dans le domaine de la traductologie. Nous présentons donc une étude de cas prenant comme objets d’étude le mot cause et l’utilisation qui en est faite dans la première traduction anglaise du roman Nana de Zola. Cette dernière mérite attention car la comparaison de cinq traductions anglaises de Nana révèle que le mot cause y est suremployé. Nous montrerons que la prosodie et la préférence sémantiques peuvent alors constituer des moyens subtils de commentaire sur le texte original. En effet, le suremploi de cause dans la première traduction de Nana s’expliquerait par la prosodie et la préférence sémantiques du mot et serait directement lié au contexte de production de la traduction.This article presents a project of which the aim is to explore and use the concepts “semantic prosody” and “semantic preference” in research in literary translation. These concepts describe linguistic phenomena which have been discussed very little in the field of Translation Studies. A case study will be reported on which examines the word cause in nineteenth century English and its use in the first British translation of Emile Zola’s Nana. This translation is interesting in that, compared with the other four English translations of Nana, the first translation seems to overuse the word cause. I will show that semantic prosody and preference may be subtle means of commenting on the original text. Finally I will propose that the use of cause in the first translation of Nana can be explained by the semantic prosody and preference of the word, which are closely tied to the context of production of the translation