L’article porte sur le texte shivaïte tamoul du Tiruvācakam et en examine différentes relectures dans la première partie du XXe siècle. Ce sont des missionnaires protestants, G. U. Pope et H. Schomerus qui ont livré les premières traductions du texte en anglais et allemand. Ces traductions s’accompagnent d’évaluations normatives, valorisant certains aspects du texte de Māṇikkavācakar (p. ex. le rapport personnel à la divinité) et critiquant d’autres (p. ex. le polythéisme). Dans le même contexte temporel apparaissent d’autres lectures, émanant des élites tamoules (en particulier, Nallasvāmi Piḷḷai et Maraimalai Aḍigal). Celles-ci sont formulées en interaction avec les publications des missionnaires et visent avant tout à défendre l’héritage...