Cet article interroge l’articulation entre pratiques d’érudition et ascèse dans l’hindouisme sectaire contemporain à partir de deux études de cas : Ananda Marga, fondée au Bengale en 1955 et BKWSU, créée dans le Sindh en 1937. Considérés comme des incarnations divines, les maîtres-fondateurs de ces deux sectes ne s’inscrivent pas dans une lignée initiatique (paramparā) reconnue. Leur enseignement repose davantage sur la singularité de leur parole, considérée comme révélée et que les disciples sont chargés de mettre en écriture, que sur l’exégèse d’Écritures hindoues. Le corpus sectaire ainsi constitué devient l’objet d’un apprentissage méthodique, mais aussi de publications et de commentaires variés. La dévalorisation des textes classiques ...