Savoir-vivre, savoir-être : attitudes et pratiques de la noblesse française au XIXe siècle

In the history of savoir-vivre (good breeding), the nobility provides the model : its culture d'ordre is the supreme guide to good form. Its domination is demonstrated by the number of authors of manuals of savoir-vivre. But the new codification of rites and usages, made necessary by the advent of social mobility, is surpassed by the nobility in its subtleties that escape all definition. Correspondence, family writings and memoirs describe a varying range of practice according to fortune, antiquity of lineage and acculturation to meritocracy, to anglomania and to springing up individualism. The search for simplicity appears as the ultimate resource of nobility : good form cannot be defined, savoir-être taking pre-eminence over savoir-vivre.Dans l'histoire du savoir-vivre, la noblesse s'impose comme référence : sa « culture d'ordre » est par excellence détentrice du bon ton. Sa domination est illustrée par la statistique des manuels de savoir-vivre. Mais la codification des rites et des usages, rendue nécessaire par la concurrence des élites, est dépassée par les nobles dans des subtilités qui échappent à toute définition. Correspondances, littérature intime et mémoires décrivent des pratiques variables selon la fortune, l'ancienneté du lignage, l'acculturation à l'individualisme naissant, à la méritocratie et à l'anglomanie, qu'il s'agisse de billets de part, des visites de Nouvel An, des relations avec les paysans ou de préciosité galante... La surenchère à la simplicité apparaît comme l'ultime recours de la noblesse. La supériorité noble tient à un je ne sais quoi : le savoir-être prime le savoir-vivre.Brelot Claude-Isabelle. Savoir-vivre, savoir-être : attitudes et pratiques de la noblesse française au XIXe siècle. In: Romantisme, 1997, n°96. Le nouveau savoir-vivre. pp. 31-40