La féerie des contes de Mme Suzanne de Villeneuve et de Mme Jeanne-Marie Leprince de Beaumont est certainement due pour une part à cette suspension consentie de l’incrédulité dont parlait S. T. Coleridge, mais elle appartient également à cette part mythique ou merveilleuse grâce à laquelle le spectateur peut associer par une forme d’analogie les métamorphoses opérées au sein du conte écrit avec l’effet de fiction créé par le montage filmique. Que ce soit dans les premières bandes filmées de Méliès, dans les dessins animés de la première moitié du xxe siècle, dans le chef-d’œuvre de Jean Cocteau ou dans les films tout récemment adaptés (studios Disney, Christophe Gans), seul le regard du spectateur peut donner vie à des simulacres de plus en...