Comment prendre en charge, en médecine générale, des patients souffrant de leurs conditions de travail ? Étude qualitative auprès de patients

Background: The work conditions suffering, to its health, economic, and social impact, is a complex subject. General practitioners (GPs) are concerned by this phenomenon. However the specific role of GPs in caring for work conditions suffering patients is scarcely described in literature. This study aims at understanding the position given to GPs by individuals with work-related problems.Method: We conducted a qualitative study on individuals who reported troubles linked to their work conditions, in the districts Hautes-Alpes and Alpes-de-Haute-Provence, in France. Semi-directed interviews were conducted with adults showing a present or past work-related problems experience. Data were anonymised and transcribed into verbatim. A grounded theory thematic analysis led to the identification of the different protagonists involved in the suffering worker's experience, including the general practitioner.Results: Factors leading to the suffering of individuals were multiples, many flaws in their work conditions were noted. We could differentiate requested protagonists and non requested protagonists, both helpful or harmful. Among requested protagonists, the general practitioner had a relatively secondary position unless the attend of the workplace became unbearable and a sick leave was asked for. Patients asked their GPs to take care of somatic or psychic pathology or symptoms, linked or caused by work-related problems.Conclusion: The general practitioner is not the first choice of individuals suffering from their work conditions. Nonetheless the capacity of removing them off an harmful environment is an essential therapeutic tool by the patients point of view.Contexte : la souffrance en lien avec des conditions de travail, par son impact à la fois sanitaire, économique et social, est un sujet complexe. Les médecins généralistes y sont directement impliqués. Toutefois le rôle spécifique des médecins généralistes dans la prise en charge de patients souffrant de leurs conditions de travail est peu décrit dans la littérature. L’objectif de cette étude est de comprendre la place que donnent les personnes souffrant de leurs conditions de travail à la médecine générale.Méthode: nous avons réalisé une étude qualitative auprès de personnes ayant présenté des difficultés en rapport avec leurs conditions de travail, dans les départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence, en France. Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès de sujets majeurs ayant une expérience de souffrance au travail passée ou présente. Les données ont été anonymisées et transcrites en verbatim. Une analyse thématique par théorisation ancrée a permis d’identifier les différents intervenants du parcours du travailleur en souffrance dont celui du médecin généraliste.Résultats : les facteurs entrainants la souffrance des personnes étaient multiples, de nombreux dysfonctionnements concernant leurs conditions de travail ont été relevés. Nous avons pu distinguer des intervenants sollicités et des intervenants non sollicités, aidants ou néfastes. Parmi les intervenants sollicités, le médecin généraliste avait une place plutôt secondaire sauf lorsque la fréquentation du lieu de travail devenait insupportable et qu’un arrêt de travail était demandé. La prise en charge d’une pathologie somatique ou mentale ou de certains symptômes, accompagnant la souffrance au travail ou secondaire à celle-ci, lui était également confiée. Conclusion : le médecin généraliste n’est pas le premier recours des personnes souffrant de leurs conditions de travail. Toutefois le pouvoir de les extraire d’un milieu délétère est un outil thérapeutique indispensable aux yeux des patients