Enseigner la grammaire pour la traduction: traduire le pronom clitique on en italien

Cette contribution propose une r\ue9flexion sur le r\uf4le de la grammaire dans notre cours \uab Th\ue9orie et pratique de la traduction du fran\ue7ais en italien \ubb r\ue9serv\ue9 aux \ue9tudiants de troisi\ue8me ann\ue9e en Mediazione linguistica e culturale. Comme ces \ue9tudiants ont d\ue9j\ue0 \ue9tudi\ue9 les \ue9l\ue9ments fondamentaux de la grammaire fran\ue7aise (niveau B2), nous nous concentrons sur les \uab points de conflit \ubb grammaticaux qui posent probl\ue8me aux traducteurs. Pour illustrer notre m\ue9thodologie, nous analyserons le cas du pronom fran\ue7ais on, qui n\u2019a pas de correspondant en italien, d\u2019o\uf9 la difficult\ue9 pour les traducteurs de trouver une solution ad\ue9quate pour ses diff\ue9rents emplois. Les dictionnaires bilingues et les grammaires contrastives proposent bien une liste de solutions, mais ils ne fournissent pas d\u2019explications sur les raisons qui permettent ou qui interdisent leur emploi dans un contexte donn\ue9. Ce flou est souvent \ue0 l\u2019origine de traductions inappropri\ue9es, voire fautives. Notre m\ue9thodologie pr\ue9voit deux phases de travail : une phase de recherche, qui consiste \ue0 la fois \ue0 prendre connaissance des \ue9tudes existant sur le point grammatical abord\ue9 et \ue0 cr\ue9er un corpus parall\ue8le bilingue, et une phase d\u2019application didactique des r\ue9sultats de cette recherche. Notre recherche commence toujours par le d\ue9pouillement des grammaires du fran\ue7ais ainsi que des grammaires contrastives fran\ue7ais-italien, moins d\ue9taill\ue9es mais souvent riches en suggestions pour la traduction. Elle se poursuit par le d\ue9pouillement d\u2019\ue9tudes en linguistique fran\ue7aise et italienne, cens\ue9es apporter des informations utiles au regard de la traduction. Pour on, les informations collect\ue9es au cours de cette phase nous ont permis d\u2019\ue9tablir un classement pr\ue9cis des diff\ue9rents emplois du pronom, chacun accompagn\ue9 d\u2019une liste provisoire de traductions possibles. Parall\ue8lement \ue0 ce travail, nous construisons un corpus parall\ue8le de textes fran\ue7ais (romans et essais) avec leur traduction en italien, ce qui permet d\u2019observer comment les traducteurs professionnels ont r\ue9solu le probl\ue8me \ue9tudi\ue9. Pour on, les exemples tir\ue9s du corpus, r\ue9partis selon le classement obtenu, nous ont permis de dresser une liste quasi exhaustive de solutions et surtout de d\ue9gager une r\ue8gle pratique : non pas \uab ce qu\u2019il faut faire \ubb (plusieurs solutions \ue9tant possibles pour chaque emploi de on), mais plut\uf4t \uab ce qu\u2019il ne faut pas faire \ubb, et pourquoi. Une fois le probl\ue8me \ue9lucid\ue9, nous passons \ue0 l\u2019application didactique des r\ue9sultats de la recherche. Dans notre cours, nous adoptons une m\ue9thode inductive, qui pousse les \ue9tudiants \ue0 rechercher eux-m\ueames la solution d\u2019un probl\ue8me. Pour on, les \ue9tudiants ont \ue9t\ue9 invit\ue9s \ue0 traduire chez eux des phrases tir\ue9es du corpus. La correction collective a ensuite permis, d\u2019un c\uf4t\ue9, de comparer leurs solutions avec celles des traducteurs professionnels, de l\u2019autre, de pr\ue9senter au tableau la liste des traductions possibles ainsi que la r\ue8gle qui pr\ue9side \ue0 leur application. Deux autres s\ue9ances d\u2019exercices ont \ue9t\ue9 ensuite consacr\ue9es au renforcement des nouvelles connaissances et \ue0 la v\ue9rification de leur correcte application. Au terme du parcours, l\u2019\ue9tudiant est cens\ue9 avoir compris que, pour traduire on, il ne peut suivre sa vague intuition linguistique, mais il doit se poser un certain nombre de questions et appliquer une certaine r\ue8gle de traduction. C\u2019est ce type de d\ue9marche que nous proposons pour tous les \uab points de conflit \ubb grammaticaux que nous abordons dans notre cours