Les universitaires conçoivent la consommation éthique comme un moyen privilégié par lequel les individus peuvent aborder les problèmes sociaux et écologiques. Bien qu’optimiste, cette conception mène à interroger la consommation éthique comme pratique sociale essentiellement réservée aux élites, tout particulièrement dans la mesure où les marchés de niche occupés par les produits alimentaires éthiques (biologiques ou équitables, par exemple) sont censés attirer en priorité les consommateurs aisés au niveau d’instruction élevé. Les universitaires ne saisissent pas pleinement le degré effectif de conscience des populations privilégiées par rapport aux questions d’éthique alimentaire lorsqu’elles effectuent leurs achats quotidiens, ni sur quel...