RésuméL’article montre d’abord que la frontière entre fiction et réalité n’est pas si nette qu’il paraît. Tout récit mobilise chez le lecteur ou l’auditeur des représentations partagées. Or ce n’est généralement pas par référence à une réalité objective que celles-ci sont reçues comme véritables ou comme fictionnelles, mais sur la base d’une croyance sociale, d’un consensus, d’une autorité diffuse. On montre ensuite comment, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, le logos s’efforce de récupérer le muthos grâce à des pratiques d’interprétation dont les présupposés se révèlent problématiques.AbstractThe boundary between fiction and reality is not as clear as it seems. A narrative activates shared cognitive representations in the reader or list...