En s’appuyant sur une enquête ethnographique longue à Dakar, auprès de jeunes femmes qui se produisent quotidiennement dans les nuits de la capitale sénégalaise, cette contribution propose de prendre au sérieux l’idée selon laquelle la ville nocturne pourrait susciter le sentiment d’un élargissement du champ des possibles. Les usages et conceptions de la nuit ainsi considérés en font non seulement une temporalité refuge mais un temps-ressource, lieu de reconfigurations sociales et d’expérimentations culturelles. Sur cette base empirique, un objectif exploratoire est poursuivi : mettre le concept d’« espace potentiel », avancé par le psychanalyste britannique D. W. Winnicott, à l’épreuve d’une interprétation des nuits dakaroises. Pour ce fai...