« L’émotion la plus ancienne et la plus forte chez l’homme est la peur, et la peur la plus ancienne et la plus forte est la peur de l’inconnu »1 constate Howard Phillips Lovecraft, un des maîtres américains de la littérature horrifique. Pour Guy de Maupassant, classique français du genre, « la vraie peur, c’est quelque chose comme une réminiscence des terreurs fantastiques d’autrefois »2. Soulignant la parenté du mystique et du fantastique, Rudolf Otto définit les deux comme l’expression du mysterium tremendum et fascinans. Il voit également le rapport entre le frisson du croyant (et du lecteur) devant des sphères et des puissances inconnues et une manifestation du divin, une participation au grand mystère de l’existence. Pourtant, Louis V...