« Au cœur des langues : l’énergie des langues étrangères dans les chants nérudiens et aragoniens »

International audienceSi la traduction est régulièrement associée à « l’épreuve de l’étranger », elle est aussi une zone d’interactions complexes, un lieu de passage entre deux langues, elles-mêmes signes d’appartenance à des territoires. En prenant pour point de départ, les traductions établies par L. Aragon et P. Neruda de poètes communistes (Maïakovski, Kirsanov), l’étude cherche à comprendre comment l’activité traductrice se meut en geste idéologique et en un événement politique. En mettant en évidence les relations entre lecture, écriture et traduction, l’article s’essaie à cerner les ressorts de l’énergie des chants nérudiens et aragoniens. C’est à partir de la définition proposée par W. von Humboldt, qui rappelle que « la langue n’est pas un ouvrage fait (ergon) », mais « une activité en train de se faire (energeïa) » que trois modalités d’importation des voix étrangères, et leurs enjeux, sont analysées : la greffe (Whitman), l’imitation (Aragon, Neruda), le plagiat (Tagore)