Lecture nouvelle de l'Œdipe roi de Sophocle dans les manuscrits L et A

This study, which begins by describing the state of our knowledge about the Laurentianus XXXII 9 (L, from the X century) and about the Parisinus graecus 2712 (A, which I suggest to date by the end of the XIIP1 century), contributes to improve our understanding of the way in which these texts have been transmitted. It shows that the information given in the available editions is incomplete or even inaccurate. It also shows the shortcomings of the widely shared presuppositions about the history of transmission. A detailed analysis, based on a new collation of the text of Sophocles' Oedipus rex in L and A, reveals that their scribes were highly competent scholars, capable of correcting older mistakes : thus, our manuscript tradition is probably more reliable than one usually thinks. Moreover, these two manuscripts are already the result of a recension. In the case of A, a study of the corrections the scribe has made either in black or red ink, both in his manuscript and in L, shows he made his copy from many models which he corrected simultanously, as his work progressed.Cette étude, qui fait d'abord le point sur l'état de nos connaissances du Laurentianus XXXII 9 (L, du Xe siècle) et du Parisinus 2712 (A, daté de la fin du XIIIe siècle), contribue à mieux faire comprendre la façon dont ces textes ont été transmis, à l'encontre des travaux incomplets, voire même inexacts, proposés jusqu'à présent. Elle fait prendre la mesure du caractère restrictif des informations fournies par les éditions dont nous disposons et de la contrainte que les présupposée de l'éditeur sur l'histoire de la transmission font parfois peser sur le travail interprétatif du philologue. Une analyse détaillée, sur la base d'une nouvelle collation de l'Oedipe roi de Sophocle dans L et A, montre d'abord la compétence de leurs copistes, capables de corriger des fautes anciennes, notamment des fautes de translittération : la tradition est sans doute plus fiable qu'on ne le croit généralement. De plus, ces deux textes sont déjà le résultat d'une recension. L'étude des corrections apportées par le copiste du manuscrit parisien, soit à l'encre noire, soit à l'encre rouge, à la fois dans son propre manuscrit et dans le Laurentianus, montre qu'il a effectué sa copie à partir de plusieurs modèles, qu'il a comparés et corrigés en fonction du texte choisi, au fur et à mesure que progressait son travail.Hecquet-Devienne Myriam. Lecture nouvelle de l'Œdipe roi de Sophocle dans les manuscrits L et A. In: Revue d'histoire des textes, bulletin n°24 (1994), 1994. pp. 1-59