The natura 2000 network - A challenge for multiple-use management of forests

Sustainable forest management and the implementation of the European ecological network Natura 2000 are two different approaches to managing natural environments with their own objectives but should be amenable to being reconciled. Both have a multiple use approach to space and they can reach common ground in terms of the objective of sustainable forestry that reconciles production of a resource with achieving a satisfactory ecological state. However, in the Natura 2000 network of sites, achieving a satisfactory state of conservation is a duty to achieve a given result which compels foresters to pay significantly more attention to biodiversity considerations in the various silvicultural planning documents, which are a priori suitable tools, and then to concentrate on implementing management measures. The goal of “favourable conservation status” is complex and difficult to characterise. Evaluation must be performed both at the scale of the site and of the biogeographic area. Indeed, the ecological functionality of forest habitats (which incorporate “favourable conservation status” criteria) and the effects of climate change of forests cannot be adequately taken on board without a dynamic vision of the network of sites. While some actions that favour biodiversity are “easily” reconciled with forest output objectives, others are more demanding. Drawing these two policies together may in those cases be achieved by a continuum of solutions and requires technical or financial support for local players. On sites where the stakes are high, as illustrated by the case of the Compiègne forest, forest management furthermore requires intensified and ongoing consultations to ensure that it is socially acceptable. In a rapidly changing society which finds it difficult to reconcile production and protection objectives, foresters must adopt new attitudes to support the policy choice that, without excluding appropriate use of the status of protected area, posits multiple-use management as still the best means for managing the Natura 2000 network that includes 18% of French forests.La gestion durable forestière et la mise en oeuvre du réseau écologique européen Natura 2000 sont deux approches de la gestion de milieux naturels qui, avec leurs objectifs propres, devraient trouver à se concilier : elles ont en commun la multifonctionnalité de l’espace et peuvent se retrouver autour de l’objectif d’une sylviculture durable conciliant la production d’une ressource et l’atteinte d’un bon état écologique. Cependant, dans le réseau des sites Natura 2000, l’atteinte du bon état de conservation est une obligation de résultat : elle implique donc pour le forestier de renforcer significativement la prise en compte des enjeux de biodiversité dans les différents documents de planification sylvicole, outils a priori adaptés, puis de s’attacher à la mise en oeuvre des mesures de gestion. La cible du « bon état de conservation » reste complexe et difficile à caractériser. Son évaluation nécessite de raisonner simultanément à l’échelle du site et à celle de l’aire biogéographique. Seule en effet la vision dynamique d’un réseau de sites permet de prendre en compte la fonctionnalité écologique des habitats forestiers (qu’intègrent les critères du « bon état de conservation ») mais aussi les effets du changement climatique sur les forêts. Si nombre d’actions favorables à la biodiversité sont « aisément » conciliables avec les objectifs de production sylvicole, d’autres sont plus exigeantes. L’articulation de ces deux politiques peut alors se traduire par un continuum de solutions et implique un accompagnement technique ou financier des acteurs locaux. Dans les sites où tous les enjeux sont élevés, comme l’illustre le cas de la forêt de Compiègne, la gestion forestière nécessite en outre une concertation renforcée et continue afin d’assurer son acceptation sociale. Dans une société en rapide mutation qui a du mal à concilier enjeux de production et de protection, de nouvelles postures s’imposent aux forestiers pour soutenir le choix politique que, sans exclure le recours à bon escient au statut d’aires protégées, la gestion multifonctionnelle reste la meilleure voie de gestion du réseau Natura 2000, qui inclut 18 % de la forêt française