Une approche historique de la profession d'urbaniste

Town-Planners : a professional group ? Towards an historical approach. The «urban engineering» vogue is not only an attemps to upgrade a professional group but is also an aspect of the current reflexion about the role of various technicians in the management of urban space and thus necessarily about the training and perfectionments of town-planning professionals. As a matter of fact, it is an aid debate in France and the attention given the development of specialized vocational training courses at the turn of the century gives us some insight into the originality of the town-planning professions and their place in the intellectual, social and political movements of our time. Since the turn of the century, associations of technicians and municipal engineers, as well as of town-planners, have been set up. Through them, national and foreign (especially German and British) experiences circulate, and new professional models and training channels are worked out. New practices are discovered, not in conceptual breakthroughs, but in the development of new understanding based on global approaches rather than on sectorial reasoning ; we go from the control of daily life to a previ-La mode du «génie urbain» n'est pas seulement une tentative de revalorisation d'un groupe professionnel, mais prend place aussi dans une réflexion sur la place d'un certain nombre de techniques dans la gestion de l'espace urbain et de là, nécessairement, sur la formation et le perfectionnement des professionnels de l'urbanisme. C'est en fait, en France, un débat ancien, et l'attention portée sur la mise en place des formations professionnelles spécialisées, au début du siècle, permet de saisir l'originalité nouvelle des professions de l'urbanisme et leur insertion de savoirs nouveaux, les approches social et politique. Dès le début du siècle se constituent des associations de techniciens et ingénieurs des communes, d'urbanistes, dans lesquelles circulent les expériences, nationales et étrangères (britanniques et allemandes), où s'élaborent des modèles professionnels nouveaux et des filières de formation. On repère de nouvelles pratiques, non dans des ruptures conceptuelles, mais dans la formation de savoirs nouveaux, les approches globalisantes à la place de raisonnements sectoriels ; le passage d'une police du quotidien à une ambition prévisionnelle portant sur la totalité des problèmes de l'extension des villes. La vue sociale d'ensemble sur laquelle s'appuie le projet spatial est servie par des méthodes de diagnostics, de formulation des objectifs, de programmation et une nouvelle utilisation des prévisions quantifiées et des représentations graphiques. L'urbanisme enfin prend place parmi de multiples domaines où s'affiche l'utilité de l'Etat, en recomposant dans une conception moderne l'hygiène, l'embellissement et l'assistance, directement référés à la «prise en compte des besoins», dès la fin du XIXe siècle. Les urbanistes délimitent alors leur objet propre et leurs pratiques qui s'inscrivent dans un mode général de légitimation politique alors en émergence : celui du planisme.Urbanisme, red de fonnaciôn y técnicos municipales. La moda de la «ingeniería urbana» no es solamente una tentativa de revalorización de un grupo profesional, sino 'es parte de una reflexión sobre el lugar de un cierto número de técnicas en la gestión del espacio urbano, y de allí, necesariamente, en la formación y el perfeccionamiento de los profesionales del urbanismo. En Francia es un viejo debate. La atención puesta sobre el lugar que ocupan las formaciones profesionales especializadas, al comienzo del siglo, permite comprender la originalidad nueva de las profesiones del urbanismo y su insersión en un movimiento intelectual, social y politico. Desde comienzos del siglo se constituyen asociaciones de téc¬ nicos e ingenieros de las comunas, de urbanistas en los cuales circulan las experiencias nacionales y extranjeras (britᬠnicas y alemanas), se elaboran modelos profesionales nuevos y carreras de formaciones. Se descubren nuevas prácticas, no en rupturas conceptuales sino en la formación de saberes nuevos con enfoques globales en lugar de razonamientos sectoriales ; se pasa de lo cotidiano a una ambición pre visional sobre la totalidad de los problemas de la extensión de las ciudades. La vida social de conjunto sobre la cual se apoya el proyecto espacial está servida por métodos de diagnósticos, de formulación de los objetivos de programación y una nueva utilización de las previsiones cuantificadas y de las representaciones gráficas. El urbanismo toma, por fin, lugar entre Jos múltiples dominios donde se aficha la utilidad del Estado, recomponiendo en una concepción moderna, la higiene, el embellecimiento y la asistencia, directamente referidas a «la toma en cuenta de las necesidades», desde el fin del siglo XIX. Los urbanistas delimitan entonces su objetivo propio y sus prácticas, que se inscriben en un modo general de legitimación en tal caso en emergencia : el del planismo.Gaudin Jean-Pierre. Une approche historique de la profession d'urbaniste. In: Les Annales de la recherche urbaine, N°13, 1981. Génie urbain, les mairies et l'équipement urbain. Innovations techniques et vieillissement des équipements. pp. 22-34