Las trampas de lateoria

Les pièges de la théorie. Dans un article célèbre, Edward Said explore les transformations que subit la théorie une fois qu'elle quitte son lieu d'origine et qu'elle voyage vers d'autres espaces et d'autres communautés intellectuelles. Il ne cherche pas à souligner le procès de lecture et de relecture d'une même tradition théorique comme dans le cas du marxisme ou de la psychanalyse, mais plutôt à attirer l'attention sur l'inévitable recontextualisation de son sens politique, surtout lorsque le voyage de la théorie suppose le passage d'un centre vers une périphérie, ou vice versa. L'opinion de Said est que ces transformations ne doivent pas être interprétées en termes de perte mais comme la preuve de la nature sociale et politique de la réflexion théorique. D'autres intellectuels (périphériques ?) considèrent cependant que la relation avec la théorie (métropolitaine) suppose toujours un dialogue problématique dès l'instant qu'il s'agit d'une production culturelle intimement liée à l'Occident, à l'Europe et aux États-Unis, et, partant, d'une valeur limitée pour ce qui est d'analyser d'autres formations culturelles. Ce travail explore quelques pistes suivies à propos de la circulation et des usages de la théorie en Amérique latine, en particulier les débats théoriques sur les politiques de l'identité et de la mémoire chez des auteurs comme Nelly Richard, Beatriz Sarlo et Silviano Santiago.Nouzeilles Gabriela. Las trampas de lateoria. In: América : Cahiers du CRICCAL, n°33, 2005. Les modèles et leur circulation en Amérique latine, v1. pp. 21-29