Le roman français n’a pas attendu le manifeste Pour une littérature-monde pour s’ouvrir à la diversité des langues. Exilés ou migrants sur le sol français, nombre de romanciers sont bilingues, voire plurilingues. Ils sont partagés entre surconscience à l’égard de la langue imposée par l’histoire des pays francophones, et deuil de la langue perdue ou enfouie. Ce phénomène joue un rôle décisif pour l’écriture du roman contemporain. Les procédés hétéro- et translinguistiques, de la citation au métissage et à la créolisation, inscrivent l’altérité dans le texte et tournent la langue française vers ses multiples dehors, y compris ceux qui apparaissent dans l’espacenational. La question peut donc être comprise dans une double perspective. Il y a...