Les négociants juifs de Livourne et la mer au XVIIIe siècle

Most of the Jew traders from Leghorn came to Tuscany by sea when they fled Spain and Portugal. However, in a port without any sea-going ship, they had to charter foreign boats to do their business. They played on competition between European skippers and by praticing loans "à la grosse aventure " ; therefore they often succeeded to control the ships which carried goods for them. They also had to worry about their overseas partners and brokers from northwestern Europe down to Middle East. According to changing economic and political situations, they must have a flexible strategy.Les négociants juifs de Livourne, venus pour la plupart « de la mer », c'est-à-dire par voie maritime, dans le port toscan sont, comme tous les négociants des ports, contraints de tenir compte des réalités du monde maritime. La plus importante d'entre elles, dans un port dépourvu d'une flotte de commerce, est l'utilisation des bâtiments de pavillons divers. Utilisant le prêt à la grosse aventure, courtisés par les puissances maritimes, ils parviennent à contrôler une bonne partie des bâtiments, dont dépend leur activité commerciale. Mais, leurs intérêts, tout comme ceux de leurs collègues marseillais, ne sont pas liés aux seules vicissitudes du seul transport des marchandises sur des bâtiments ni à la seule question de la maîtrise des moyens de transport. Ils sont préoccupés par la situation des maisons de commerce de leurs correspondants (associés, facteurs, commissionnaires) installés « au-delà des mers », de l'Europe du Nord-ouest à la Méditerranée, voire aux Indes. De là, pour eux l'importance des nouvelles portées des échelles du Levant et d'Afrique du Nord par des bâtiments affrétés par eux ou par des collègues. Elles provoquent joie ou préoccupations et déterminent, parfois, des modifications de stratégie.Filippini Jean-Pierre. Les négociants juifs de Livourne et la mer au XVIIIe siècle. In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 87, n°326-327, 1er semestre 2000. Les Juifs et la mer, sous la direction de Richard Ayoun. pp. 83-108