Hannah Arendt, le mal banal, la guerre totale

The articulation between banality of evil and radicalising it, issued from the partly arguable lecture of Kant by Hannah Arendt, is a good approach to totalitarianism, because it shows the co-responsibility of everybody facing evil in politics. Some other texts by Arendt lead to another aspect of the relationship between annihilation and politics. Total war non only destroys what had been produced but politics itself while supposing other people's presence and a plurality of points of view, the relation all through the roman lex or the "unceasing talking" of the polis. Facing the collective identities which believe the possibility of ignoring otherness, political sympathy puts identity aside and assumes a founding plurality .L'articulation entre la banalité et la radicalité du mal, qui ressort de la lecture, en partie discutable, de Kant par Hannah Arendt, constitue une bonne approche du totalitarisme, car elle montre la co-responsabilité de tous les hommes face au mal en politique. Par d'autres textes de Arendt, on accède à un autre aspect de la relation entre anéantissement et politique. La guerre totale est celle qui détruit non seulement ce qui a été produit mais aussi la politique elle-même en ce qu'elle suppose une présence d 'autrui et une pluralité de points de vue, la relation entre tous à travers la lex romaine ou le "parler incessant" de la polis. Face aux identités collectives qui croient pouvoir ignorer l'altérité, l'appartenance politique met l'identité à l'écart et assume une pluralité fondatrice.Revault d'Allonnes Myriam. Hannah Arendt, le mal banal, la guerre totale. In: Espaces Temps, 71-73, 1999. De la guerre. Un objet pour les sciences sociales, sous la direction de Jacques Lévy et Jean-Claude Ruano-Borbalan. pp. 69-83