Note sur l'iconographie d'Octavie d'après un portrait provenant d'El Jem conservé au musée de Sousse

A Roman female marble portrait, discovered in 1910 in El Jem is nowadays kept in the Sousse Archaeological Museum. It represent a middle-aged woman with the typical hair-dressing used in the last third of the first century B.C., the so-called nodus or roll-tufted hair on the forehead. Trying to identify the lady, that we can consider, according to the quality and scale of the portrait, as a member of Augustus family, we can therefore underline in the bibliography that there has always been confusion in attributing official carved portraits with such hair-dressing (nodus) to Augustus wife Livia or to Octavia, his sister : the typical idealisation of the augustean portrait— sculpture and the real tendency to have a portrait looking like to the ruling emperor, can often interfere on the individual features of the imperial family members. The researches of V. Poulsen and W.H. Gross have helped to select several groups of Livia's portraits, so that we can notice on another hand the presence, in différents parts of the roman empire, of several portraits of a same lady, showing similar details in features, but having a slightly different hair-dressing from Livia's. She appears young on the heads discovered in Velletri (Rom, Therms Museum), Smyrna (Athens, National Museum) and Glanum (Saint- Rémy-de- Provence), older on the portraits from Béziers (Toulouse Museum), Cerveteri (Ny Carlsberg Glyptotek), Italica (Seville Museum), Naples Museum and Crete (Athens), to which we relate the head of El Jem. The comparative research on the coins, the fact that the same lady took place in two series of julio-claudian family portraits (from Béziers and Cerveteri), and that she is twice represented taller than lifesize, leads us to identify her as beeing Octavia. According to their idealisation standard, their carving technics and comparisons with well-dated portraits of Livia, a chronological order of these portraits can be proposed : the portrait of Smyrna would take place round the time of the wedding of Octavia and Antony (40 B.C.) the one of Velletri round the twenties B.C. The other portraits appear like post mortem realisations inspires from two main types and would extend till Claudius time. The portrait of El Jem, certainly belonging to a dynastic group, take place around the first years of Tiberius rule.Un portrait en marbre d'époque romaine, découvert en 1910 à El Jem et conservé au Musée archéologique de Sousse, représente, à échelle plus grande que nature (0,50 m) une femme d'âge moyen coiffée du nodus, coque frontale à la mode durant le dernier tiers du Ier siècle av. J.-C. Cherchant à identifier ce personnage, que l'échelle et la qualité du portrait désigne comme un membre de la famille d'Auguste, on constate jusqu'à présent dans la bibliographie une continuelle confusion dans l'attribution des portraits officiels sculptés coiffés du nodus à Livie, femme d'Auguste et à Octavie, sa sœur : l'idéalisation caractéristique de l'art aulique augustéen et la surimposition de la ressemblance de l'empereur régnant modifient souvent de surcroît les traits individuels des membres de la famille impériale. Les travaux de V. Poulsen et de W.H. Gross ayant permis d'isoler les séries de portraits de Livie, on note la présence en divers points du monde romain de portraits d'une même dame, aux traits individuels marquants et à la coiffure un peu différente de celle de Livie : elle est figurée jeune sur les têtes de Velletri (Musée des Thermes), de Smyrne (Musée d'Athènes) et de Glanum (Saint- Rémy-de-Provence), plus âgée sur les portraits de Béziers (Musée de Toulouse), de Cerveteri (Ny Carlsberg Glyptotek), d'Italica (Musée de Seville), du Musée de Naples et de Crète (Musée d'Athènes), auxquels nous joignons la tête d'El Jem. Le rapprochement avec les monnaies et le fait qu'elle fasse partie de deux séries de portraits de famille julio-claudiens (Cerveteri et Béziers) et soit deux fois figurée plus grande que nature (Italica et El Jem), permet de l'identifier comme Octavie. D'après leur degré d'idéalisation, leur technique d'exécution, les comparaisons avec des portraits bien datés de Livie, un classement chronologique de ces portraits peut être proposé : le portrait de Smyrne daterait du mariage d'Octavie avec Antoine (40 av. J.-C), celui de Velletri des années 20 av. J.-C. Les autres portraits semblent des réalisations post-mortem à partir de deux principaux types, et s'échelonnent jusqu'au règne de Claude. Le portrait d'El Jem, qui appartenait certainement à une série dynastique, pourrait dater des premières années du règne de Tibère.de Chaisemartin Nathalie. Note sur l'iconographie d'Octavie d'après un portrait provenant d'El Jem conservé au musée de Sousse. In: Antiquités africaines, 19,1983. pp. 35-61