Sainte-Beuve au risque du contemporain

Rather than replaying the eternal arguments about how Sainte-Beuve was unjust to such and such a great writer of his generation, would it not be better to ask ourselves about his overall relationship with the contemporary, not least as defined in the Portraits contemporains of 1846. This was a changing relationship depending on whether Sainte-Beuve was being the intellectual guide of the Cenacle generation (around 1830), or (from the 1940s) was incessantly complaining about the «scattering» of his former accomplices who had fallen into «industrial literature ». Welcoming the contemporary remains a duty of the critic, but militancy gives way to a pluralist scepticism which, not without irony, keeps a register of the composite ruins that modernity daily produces.Plutôt que de reprendre l'éternel procès fait aux injustices de Sainte-Beuve à l'égard de tel ou tel grand écrivain de sa génération, ne vaut-il pas mieux s'interroger sur les modalités globales de son rapport au contemporain, tel surtout qu'il se définit dans ses Portraits contemporains, à partir de 1846. Rapport changeant selon que Sainte-Beuve se donne (autour de 1830) pour le maître à penser de la génération du Cénacle, ou ne cesse (à partir des années 40) de se plaindre de la «débandade» de ses anciens complices tombés dans la «littérature industrielle». L'accueil au contemporain reste alors un devoir du critique, mais le militantisme cède la place à un scepticisme pluraliste qui, non sans ironie, tient registre des ruines composites que produit journellement la modernité.Chotard Loic. Sainte-Beuve au risque du contemporain. In: Romantisme, 2000, n°109. Sainte-Beuve ou l'invention de la critique. pp. 69-80