Princeps et Sénat sous les Julio-claudiens : des relations à inventer

Marianne Bonnefond-Coudry, Princeps et Sénat sous les Julio-claudiens : des relations à inventer, p. 225-254. La volonté d'Auguste de maintenir, dans un système politique désormais monarchique, le fonctionnement traditionnel du Sénat, supposait d'inventer un mode de collaboration viable entre le prince et l'assemblée, ce qui n'allait pas de soi : Auguste lui-même eut une politique ambiguë, et ses successeurs tentèrent des approches très diverses. L'état de notre documentation permet, nous semble-t-il, de distinguer au moins trois modèles originaux. Celui de Tibère, qui impose sa participation constante et autoritaire aux travaux du Sénat, mais instaure un équilibre entre des domaines qu'il réserve à sa décision et d'autres qui restent ouverts à l'initiative sénatoriale. Celui de Claude, qui pratique une collaboration aussi intense, mais fait une plus large place à la liberté de dé- (v. au verso) cision des sénateurs sans distinguer de domaines spécifiques. Celui de Néron enfin, qui substitue à la collaboration un partage, entre une sphère entièrement réservée au Sénat - une sorte d'espace dans lequel revivait la pratique républicaine -, et une autre dans laquelle il ne laisse à celui-ci qu'un rôle consultatif.Bonnefond-Coudry Marianne. Princeps et Sénat sous les Julio-claudiens : des relations à inventer. In: Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité, tome 107, n°1. 1995. pp. 225-254