Au chapitre XXI du 2e Livre de son Essai concernant l’entendement humain, intitulé « Du Pouvoir », Locke propose une critique radicale du libre arbitre (« free will ») dans son acception traditionnelle. Il s’agit du chapitre le plus long de l’Essai, et de l’un des plus difficiles, car Locke l’a retravaillé lors des quatre éditions successives, sans tout à fait se soucier de la cohérence entre les éléments présents dans la 1ère édition et ses ajouts conceptuels ultérieurs. Mon but est de montrer qu’il existe bel et bien une cohérence dans l’approche lockienne de la liberté, en tant qu’elle articule une forme de « compatibilisme » – c’est-à-dire la position selon laquelle le libre-arbitre et le déterminisme sont compatibles. Mais la position ...