UN PETIT GROUPE DE « BARBARES » D'ORIGINE ORIENTALE IMPLANTÉ EN ALSACE À L'ÉPOQUE DES GRANDES MIGRATIONS sur le site d'Obernai Neuen Brunnen (Bas-Rhin)

International audienceThe Obernai Neuen Brunnen site, excavated over an area of nearly 7.5 ha, has revealed the remains of a small occupation dating from the end of the Roman Empire. It consists of the a settlement with semi-buried huts, with which a group of eighteen tombs was associated. Five of the tombs contained artifacts that make it possible to identify in this community, a population that must have originated, at least partially, from Central Europe, the Carpathian regions, or the Middle Danube Basin. Among these people, two young girls, one of them richly adorned, were distinguished by a voluntary cranial deformation of anthropogenic origin. The preliminary study of the DNA analyses carried out on seven of the eighteen skeletons showed significant genetic heterogeneity in this population and an absence of family links between these seven individuals, confirming the presence of several families already suggested by the organization of the necropolis.The settlement of these foreigners in Alsace at the end of the 4th century or the beginning of the 5th century, one of whom had aristocratic status, is undoubtedly related to the other ‘Barbarian princely’ tombs spread out on the fringes of the Roman Empire, which today tend to be interpreted as those of the families of Barbarian chiefs, enlisted in the Roman army in the 4th and 5th centuries. The small settlement of Obernai is one of the first by these populations in the western territory that could be almost completely excavated, and which demonstrates that these populations remained at this site.Le site d’Obernai Neuen Brunnen, fouillé sur près de 7,5 ha, a livré les traces d’une petite occupation datant de la fin de l’Empire romain. Elle se compose des vestiges d’un habitat comportant des cabanes semi-enterrées auquel était associé un groupe de dix-huit tombes. Cinq d’entre elles renfermaient un mobilier qui permet d’identifier dans cette communauté une population dont une partie au moins devait être originaire d’Europe centrale, des régions des Carpates ou du bassin du Moyen Danube. Parmi elles, deux jeunes filles, dont une richement parée, se distinguaient par une déformation crânienne volontaire d’origine anthropique. L’étude préli- minaire des analyses ADN effectuées sur sept des dix-huit squelettes a montré une grande hétérogénéité génétique de cette population et une absence de liens de parenté entre ces sept individus, confirmant la présence de plusieurs familles, suggérée déjà par l’organisation de la nécropole.L’installation de ces personnes étrangères à la fin du ive ou au début du ve siècle en Alsace, dont une de statut aristocratique, est à mettre sans doute en relation avec les autres tombes «princières barbares», réparties en marge de l’Empire romain, qu’on tend à interpréter aujourd’hui comme celles des familles des chefs barbares, enrôlés aux ive et ve siècles dans l’armée romaine. Le petit établissement d’Obernai est une des premières implantations de ces populations en territoire occidental à avoir pu être fouillée presque intégralement et démontrant le maintien sur place de ces populations