Les offices des saints patrons provençaux : apports de la musicologie à l'histoire ecclésiastique d’Arles et Marseille (Xe-XIVe siècle)

The cult of the saints had natural consequences on liturgical issues. An antiphonary and breviary, dating from the 13th and 14th centuries and that were used in Arles and Marseille, make it possible to study the liturgical cult which had grown out of hagiographie texts. Among the celebrations peculiar to western Provence dioceses are Victor’s, Jean Cassien’s, Marthe’s, Satumin’s, Lazare’s and Trophime’s. The presence of a whole office of Saint Victor shows the prominence of the abbey of Marseille, head of the order. Musicological analysis places the putting together of the corpus in the 10th century at the earliest, or even after the year 1000. It takes part in the great ecclesiastical revival of the 1 1th century, when Saint Victor was spreading Gregory’s reformation. The close relations between Saint Saturnin’ s and Saint Trophime’s offices, and the glorification of the latter’s apostolic character, seem to depend on the old claim of the city of Arles to the title of Primate of Gaul. Saint Trophime’s office remains nonetheless limited to the city of Arles and the saints from Marseille prevail, even in Arles.Le culte des saints affecte naturellement des aspects liturgiques. Un antiphonaire et un bréviaire notés des XIIIe et XIVe siècles, à l’usage d’Arles et de Marseille, permettent d’étudier le culte liturgique qui s’est développé à partir des textes hagiographiques. Parmi les fêtes propres aux diocèses de la Provence occidentale figurent celles de Victor, Jean Cassien, Marthe, Saturnin, Lazare et Trophime. La présence d’un office complet de saint Victor marque la prégnance de l’abbaye marseillaise, chef d’ordre. L’analyse musicologique situe l’élaboration du corpus au plus tôt au Xe siècle, ou même après l’an mil. Elle s’inscrit dans le grand renouveau ecclésiastique du XIe siècle, au moment où Saint-Victor propage la réforme grégorienne. Les relations étroites entre l’office de saint Saturnin et celui de saint Trophime et l’exaltation de l’apostolicité de ce dernier paraissent dépendre des prétentions anciennes d’Arles à la primatie des Gaules. L’office de saint Trophime reste pourtant limité à la cité d’Arles et les saints « marseillais » l’emportent y compris dans cette dernière.Goudesenne Jean-François. Les offices des saints patrons provençaux : apports de la musicologie à l'histoire ecclésiastique d’Arles et Marseille (Xe-XIVe siècle). In: Hagiographie et culte des saints en France méridionale (XIIIe-XVe siècle) Toulouse : Éditions Privat, 2002. pp. 113-146. (Cahiers de Fanjeaux, 37