Le développement des connaissances conceptuelles sur les aliments et leurs liens avec les tendances au rejet des aliments chez les jeunes enfants (3-7 ans)

Insufficient dietary variety in children leads to significant nutrient deficiencies and health issues, both in childhood and later life (DeCosta et al., 2017). Cognitive mechanisms, such as categorization and conceptual knowledge, play an important role in understanding and appropriately accepting or rejecting foods (Mura Paroche et al., 2017). The food domain lends itself to many concepts and categories, such as taxonomic (i.e., lamb is meat), thematic (i.e., lamb goes on a plate), or script (i.e., lamb is eaten at dinner). Such knowledge aids accurate recognition, understanding, and appropriate interaction when confronted with foods situated in context. If conceptual knowledge is underdeveloped, the possibility to understand food and eating situations is mired. When faced with such uncertainty in the food domain, children with increased food rejection tendencies are likely to reject a substance, regardless of whether it is edible or not. It thus stands to reason that impoverished conceptual knowledge in the food domain will lead to increased displays of food rejection in children. Previous evidence demonstrated that food rejections (food neophobia and picky/fussy eating) are associated with impoverished knowledge of taxonomic categories in the food domain (such as the food groups: fruits or vegetables). However, young children have access to other forms of conceptual knowledge to help interpret situations and objects, such as script categories (i.e., breakfast foods) or thematic associates (i.e., soup and spoon). The overarching aim of my research, beginning in October 2018, was to expand upon these previous findings by determining whether food rejection is related to deficits in specific knowledge structures (script and thematic categories), or a global deficit in knowledge of food. The first step of the research required determining at what age children acquire certain types of knowledge and categories in the food domain. The second step was to determine how food rejection influences such knowledge acquisition. Four empirical studies were conducted over the past three years with children between 3 and 7 years old. My findings show that young children first master functional and co-occurring food relations (i.e., soup and spoon), and later master food scripts (i.e., food to expect at breakfast). This indicates that children as young as 3 and 4 years old may already rely on common cooccurrence to guide their food acceptance in eating situations, while older children may depend on script norms. As with taxonomic knowledge, children with poorer conceptual knowledge of both script and co-occurring relations in the food domain exhibit increased levels of food rejection. The research findings provide compelling evidence that educating children about conceptual knowledge and food norms could be an effective strategy for increasing familiarity and subsequently promoting greater food acceptance. The research concludes by suggesting opportunities for developmental psychologists and public health professionals to develop educational initiatives to improve children’s knowledge of food and foster increased dietary variety.Une variété alimentaire insuffisante chez les enfants augmente la prévalence des carences nutritionnelles et des problèmes de santé dans de nombreux pays développés (DeCosta et al. 2017). Les mécanismes cognitifs, tels que la catégorisation et les connaissances conceptuelles, jouent un rôle important dans la compréhension et l'acceptation ou le rejet approprié des aliments. L'alimentation se prête à de nombreuses représentations, telles que les groupes taxonomiques (ex. l'agneau est de la viande), les associations thématiques (ex. l'agneau se mange dans une assiette) ou les concepts de scénario (ex. l'agneau se mange au dîner). Ces connaissances permettent une reconnaissance précise, une compréhension et une interaction appropriée lorsque l'enfant est confronté à des aliments dans un contexte particulier. Si les connaissances conceptuelles sont sous-développées, la possibilité de comprendre les stimuli et les situations est réduite. Lorsqu'un enfant est confronté à l'incertitude dans le domaine alimentaire, il est dès lors plus susceptible de rejeter une substance, qu'elle soit comestible ou non. Ce rejet inapproprié est fréquemment observé chez les jeunes enfants, dont le niveau de connaissances conceptuelles dans le domaine alimentaire est encore insuffisant. Des études antérieures ont montré que les rejets des aliments (néophobie alimentaire et sélectivité alimentaire) sont associés à une connaissance insuffisante des catégories taxonomiques dans le domaine alimentaire (ex. fruits ou légumes). Cependant, les jeunes enfants ont accès à d'autres formes de connaissances conceptuelles pour les aider à interpréter les situations et les objets, comme les catégories de scénario (ex. les aliments du petit déjeuner) ou les associations thématiques (ex. la soupe et la cuillère). L'objectif principal de ma recherche, qui a débuté en octobre 2018, était d'approfondir les résultats antérieurs en déterminant si les rejets alimentaires sont liés à l’immaturité de structures de connaissance spécifiques (catégories de scénario et thématiques), ou à des connaissances insuffisantes du monde des aliments. La première étape de la recherche a nécessité la détermination de l’âge auquel les enfants acquièrent certains types de connaissances et de catégories dans le domaine alimentaire. La deuxième étape consistait à déterminer comment la disposition à rejeter des aliments influence cette acquisition de connaissances. Quatre études empiriques ont été menées au cours des trois dernières années auprès d'enfants âgés de 3 à 7 ans. Les résultats obtenus ont montré que les jeunes enfants maîtrisent d'abord les concepts fonctionnels et les relations alimentaires thématiques (par exemple, la soupe et la cuillère), puis les scénarios alimentaires (par exemple, les aliments associés avec le petit-déjeuner). Cela indique que les enfants de 3 et 4 ans peuvent déjà s'appuyer sur les associations thématiques dans les situations alimentaires, tandis que les enfants plus âgés peuvent orienter leurs choix en fonction de scenarios alimentaires normatifs. Comme pour les connaissances taxonomiques, les enfants ayant une connaissance conceptuelle plus faible des relations basées sur les scénarios alimentaires et des relations basées sur les associations thématiques dans le domaine alimentaire présentent des niveaux plus élevés de rejet des aliments. Les études menées dans cette thèse fournissent des preuves convaincantes que l'éducation des enfants sur les règles et les normes conventionnelles dans le domaine alimentaire pourrait être une stratégie efficace pour accroître la familiarité et promouvoir l'acceptation des aliments. Enfin, les résultats de cette recherche m’ont permis de formuler des suggestions adressées aux psychologues du développement et aux professionnels de la santé publique afin de développer des initiatives éducatives pour améliorer la connaissance des enfants en matière d'alimentation et favoriser un régime alimentaire plus diversifié