« L'émotion collective au défi de la foule. Les débuts de la Révolution à Montpellier »

International audienceDuring the year 1789, new institutions are created in Montpellier, and participe to the urban governance. These institutions are sustained by mobilizations and emotions expressed by the inhabitants, espacially those who are brougth together in crowds. But this link is not naturel, and has for consequence to redefine the organisation of the powers in the city.The first element is the persistance of a model : the one of a crowd considered as dangerous. Before 1789, the crowd’s emotions were not registred. The novelty of this period, the « Pré-Révolution », is that these emotions are registred. It is a rupture that shows how many they have a political rule, as in Montpellier than in France, with the model of the nation. They create a new legitimacy, that is a new link between the citizens and their representatives. It is a real difference with the situation of the « Ancien Régime ». Furthermore, this new emotional system concerning the crowd generates a new regulation, because the new assembly dose not represente the all population of the town. The new governants elaborate a distinction between emotions to create a new system of legacy in order to justify the new « common » that they want to enforce.En 1789, des institutions nouvelles surgissent à Montpellier et prétendent participer au gouvernement urbain. Des émotions et des mobilisations d'habitants interviennent, suscitent et soutiennent ces nouvelles institutions. Or, cela ne va pas de soi pour le gouvernement de la ville. Comment comprendre ce que l'objet foule a représenté pour l'organisation des pouvoirs ? Le premier élément est la persistance d'un héritage culturel et pratique de gouvernement selon lequel la foule est un danger. Or, les émotions des foules n'étaient pas enregistrées, et seule l'agrégation physique posait problème. La nouveauté qui se manifeste au moment de la « pré-Révolution » tient tout d'abord au fait que les émotions, tant individuelles que collectives, sont désormais enregistrées dans les sources. Cette rupture montre combien les émotions des collectifs, partagées localement et nationalement, ont désormais un rôle politique essentiel. Elles sont la source d'une nouvelle légitimité politique. Cette légitimité unit beaucoup plus fermement les citoyens et leurs représentants, à la différence des institutions d'Ancien Régime. Enfin, ce surgissement ne va pas sans régulation. Les nouvelles autorités, qui ne représentent pas sociologiquement l'ensemble de la population, opèrent un processus de distinction et de disqualification des foules et des émotions, et élaborent ainsi un système de légitimité politique qui justifie le nouveau commun qu'elles souhaitent imposer