Traitement des glomérulonéphrites lupiques par le cyclophosphamide en emboles intraveineux Treatment of lupus nephritis with pulse cyclophosphamide

Le traitement des néphropathies lupiques reste problématique. Nous avons analysé rétrospectivement 17 patients présentant une glomérulonéphrite lupique corticorésistante et traités par emboles de cyclophosphamide (CPP). Le CPP a été administré à la dose de 500 mg/m2 en perfusions mensuelles avec une moyenne de 10,4 cures (3 à 18). La comparaison des moyennes des paramètres au début et à la fin du traitement montre une régression significative de la protéinurie (4,8 vs 1,9 g/24 h ; p< 0,013) tandis que la créatininémie et le SLAM (systemic lupus activity measure) ne s'améliorent pas significativement. Les résultats sont comparables au maximum du recul (recul moyen : 14,5 mois). L'analyse intermédiaire montre que l'essentiel du bénéfice est généralement obtenu dès la 6e cure. Seuls quatre patients semblent profiter d'une prolongation du traitement sans qu'aucun des paramètres étudiés (créatininémie, histologie rénale initiale, SLAM) ne soit prédictif d'une réponse à celle-ci. Le traitement a été interrompu définitivement chez une patiente et temporairement chez deux autres en raison d'effets secondaires sévères. À court terme, les emboles de CPP entraînent une réduction significative de la protéinurie avec généralement une rémission du syndrome néphrotique au prix d'effets secondaires non négligeables. En revanche, une amélioration de la fonction rénale est rarement observée. The treatment of severe lupus nephritis remains problematic. We have analysed retrospectively 17 patients with corticoresistant lupus nephritis treated with pulse cyclophosphamide. Single monthly doses (500 mg/m2) were given by intravenous infusion with a mean of 10.4 infusions per patient (3 to 18). A comparison of parameters at entry and at the end of the treatment revealed an improvement in proteinuria (4.8 vs 1.9 g/24 h; p < 0.013) whereas mean serum creatinine level and SLAM (Systemic Lupus Activity Measure) remained stable. The results were identical at follow up (mean: 14.5 months). Most of the therapeutic effect was achieved as soon as the 6th pulse. Further treatment was beneficial for four patients only. None of the studied parameters (serum creatinine level, renal biopsy, SLAM) was predictive of a response to an extended course of pulse cyclophosphamide. The infusions were definitively stopped in one patient and delayed in two others because of serious adverse effects. The data indicate that, in mean term, monthly intravenous cyclophosphamide was associated with a substantial amelioration of 24 hours urinary protein level. An amelioration of the renal function was however, uncommon