Germanophilie et germanophobie : le retour de la question sudète dans les relations germano-tchèques de la Révolution de Velours à la déclaration de 1997.

The Sudeten Germans had lived in parts of the present-day Czech Republic for several centuries. They were expelled, after being expropriated, from 1945 to 1947. This decision, taken at the Potsdam Conference, was implemented in Czechoslovakia by President Beneš. The so-called Sudeten Question, which led to the Munich Agreement in 1938 and thus to the dismemberment and subsequent occupation of the country, seemed to have been definitively settled. Subsequently, the 2.5 million expelled Sudeten Germans, the majority of whom have come together in West Germany in the Sudetendeutsche Landsmannschaft, continued to demand, among other claims, their "right to return". Nevertheless, the division of Europe after 1945 overshadowed their claims. However, the fall of communism in the central and eastern Europe created a new context, which has fostered the return of "unresolved problems" inherited from the Second World War. In Czechoslovakia, President Havel's apology for the expulsion of Sudeten Germans was the starting point for a debate that has continued to this day, with "Germanophiles" opposing "Germanophobes". The influence of the Sudetendeutsche Landsmannschaft in the Federal Republic of Germany prevented the final settlement of the German-Czech dispute over the Sudeten Question in the 1992 treaty. It was not until the adoption of the 1997 declaration that the two countries acknowledged their mutual wrongs, after a period of tension. Thus, the return of the Sudeten Question, since 1989, has raised the problem of the role that a unified Germany intends to play in Europe, in particular with regard to its eastern neighbours. But it also highlighted, on the Czech side, the difficulties and contradictions of a small nation in search of its identity after several decades of communist rule.Les Allemands des Sudètes occupaient depuis plusieurs siècles certaines régions de l'actuelle République tchèque. Ils en ont été expulsés, après avoir été expropriés, de 1945 à 1947. Cette décision, prise à la conférence de Potsdam, a été appliquée en Tchécoslovaquie par le Président Beneš. La question sudète, à l'origine des accords de Munich en 1938 et donc du démembrement, puis de l'occupation du pays, semblait définitivement réglée. Par la suite, les 2,5 millions d'Allemands des Sudètes expulsés, regroupés majoritairement, en R.F.A. , au sein de la Sudetendeutsche Landsmannschaft, n'ont cessé de revendiquer, entre autres, leur « droit au retour. » Néanmoins, la division de l'Europe, après 1945, occulta leurs revendications. Toutefois, la chute du communisme à l'est créa un contexte nouveau, qui favorisa le retour de « problèmes restés sans solution » hérités de la Seconde Guerre mondiale. En Tchécoslovaquie, les excuses du Président Havel au sujet de l'expulsion des Allemands des Sudètes furent le point de depart d'un débat qui s'est prolongé jusqu'à nos jours, les « germanophiles » s'opposant aux « germanophobes. » L'influence, par ailleurs, de la Sudetendeutsche Landsmannschaft en R.F.A. empêcha le règlement définitif du contentieux germano-tchèque relatif à la question sudète lors du traité de 1992. Il fallut en effet attendre l'adoption de la déclaration de 1997, pour que les deux pays reconnaissent leurs torts réciproques, après avoir traversé une période de tension. Ainsi, le retour de la question sudète, depuis 1989, a posé le problème du rôle que l'Allemagne unifiée entendait jouer en Europe, en particulier vis-a-vis de ses voisins de l'est. Mais il a aussi mis en lumière, côté tchèque, les difficultés et les contradictions d'une petite nation à la recherche de son identité après plusieurs décennies de régime communiste