: Energy, new urban public issue. Reorganization of energy supply and new urban mobilizations

The purpose of the paper is to propose a synthetic reflection about the teachings of a research dealing with the transformation of the energy issue in several Arab cities and to link it to the revolutionary movements. Traditionally seen as a geopolitical and state issue, the issue of energy in the countries of the southern Mediterranean takes on new dimensions in relation to injunctions related to sustainable development and the emergence of renewable energy, in a context of a very strong growth of demand, particularly noticeable in the cities. This in turn spurs significant tensions on prices. Injunctions related to climate change and supported by international institutions are superimposed to existing tensions, which translates locally by shortages and price increases, as well as mobilizations that are primarily focused on these issues. While a Lebanese case represent a dramatic and extreme example, with power cuts reaching 12 to 15 hours per day, as a result from poor reconstruction policies, almost no country on the southern shore is untouched by such power cuts, which can also affect the gas. Protests against increases in electricity tariffs have made the headlines for months in Jordan, and Egypt and Tunisia experiencing occasional shortages of gas bottle provoking anger. In response to this social anger - and more broadly to the pressures by the productive actors also-, the authorities embark on various types of public policies. Among the most notable transformation is the emergence of the energy issue not only as a national issue but as a metropolitan one, where local authorities are in connection with various economic local actors and the traditional players in the energy sector (governmental institutions, energy utilities). There are two major components in these policies: an institutional reorganization marked by the spirit of the new public management, involved liberalization and partial privatization of the sector, and the development of a new types of energy supply, such as the development of city gas (Cairo, Tunisian cities) or construction projects of nuclear power plants (controversial project in the outskirts of Amman, Jordan) or the development of renewable energy programs. At different degrees and in various forms, these new projects involve the participation of local actors and require the inclusion of urban issues in their development and implementation. The context of the Arab revolts amplifies these changes, notably because street protesters renewed and widened their claims related to energy issues. This context also plays at a second level: the demand for democracy is consistent with the claim for decentralization and therefore a greater consideration of the interests of local actors. The paper will be based on field work in Lebanon, Jordan and Tunisia.Traditionnellement construite comme une question de politique internationale, centrée sur les échanges d'hydrocarbures, la question de l'énergie dans les pays du sud de la Méditerranée prend de nouvelles dimensions en lien avec les injonctions liées au développement durable et l'émergence des énergies renouvelables. Toutefois, le principal facteur de transformation du secteur reste une croissance très forte de la demande, sensible notamment dans les villes, et des tensions importantes sur les prix. Les injonctions liées au changement climatique et portées par les institutions internationales se surajoutent à une tension existante, qui se traduit localement par des pénuries et des hausses de tarifs, ainsi que par des mobilisations qui portent en premier lieu sur ces questions. Le Liban en offre un exemple dramatique, lié à l'héritage jamais surmonté de la guerre civile, de sorte que les coupures d'électricité atteignent 12 à 15 heures par jour. Mais pratiquement aucun pays de la rive sud n'est épargné par de telles coupures, qui peuvent également concerner le gaz. Les protestations contre les hausses des tarifs de l'électricité sont à la une depuis des mois en Jordanie, et l'Egypte et la Tunisie expérimente des pénuries ponctuelles de gaz de bouteille qui suscitent la colère. Cette colère sociale - et plus largement ces pressions également ressenties par les acteurs productifs par exemple - suscite divers types de politiques publiques dont le fait nouveau est la part croissante que revendiquent dans leur définition les institutions urbaines, en lien avec divers acteurs économiques localisés et, bien entendu, les acteurs classiques du secteur énergétique (institutions gouvernementales, opérateurs énergétiques). On peut distinguer deux grands volets de ces politiques : une réorganisation institutionnelle marquée par l'esprit du new public management, impliqué une libéralisation et une privatisation partielle du secteur ; le développement d'une nouvelle offre énergétique, telle que le développement du gaz de ville (Le Caire, grandes villes tunisiennes), des projets de construction de centrales nucléaires (projet controversé dans les environs d'Amman en Jordanie) ou le développement de programmes d'énergies renouvelables. A des degrés et selon des formes diverses, ces nouveaux projets impliquent la participation d'acteurs locaux et imposent la prise en compte d'enjeux urbains dans leur élaboration et leur réalisation. Le contexte des révoltes arabes vient amplifier ces transformations, notamment en permettant un renouvellement des registres contestataires et de participation des publics. Ce contexte joue aussi sur un deuxième plan : l'exigence de démocratie qui soutient ces mouvements va de pair avec l'affirmation, dans certains contextes, d'une décentralisation et donc, d'une meilleure prise en considération des intérêts de divers acteurs locaux. On en donnera quelques illustrations