dir. Dominique BertrandLa critique associe régulièrement le libertinage à l’ironie et à ses modes d’écriture oblique. Mais l’ironie a ses lettres de noblesse, car elle est historiquement liée à la philosophie et peut se prévaloir de prestigieuses figures tutélaires, comme Socrate et Diogène. De fait, l’ironiste finit toujours par ramener le propos à ses enjeux sérieux. Il n’en va pas de même de la facétie, dont la seule fonction semble être de vouloir divertir un auditeur ou un lecteur au moyen de plaisanteries en mot ou en action, ou par la narration brève d’un bon tour. Or l’usage de la facétie est récurrent dans les dialogues libertins de La Mothe Le Vayer, depuis les Dialogues faits à l’imitation des anciens de 1630 jusqu’à L’Hexaméron ...