From armed conflict to memorial conflicts : Mayan women and post-genocide social reconstruction in Guatemala

L'autrice étudie les espaces dans lesquels les femmes Mayas ixil (Guatemala) mobilisent la mémoire du génocide du début de la décennie 1980. Son travail s’appuie sur une enquête ethnographique d’un an au cours de laquelle elle a exploré des statuts et méthodes divers, lui permettant d’accéder à des réseaux de personnes aux profils variés. Une première partie de ce travail interroge les effets de la mémoire du génocide dans la structuration actuelle de la société. L’autrice s’intéresse également au phénomène du viol comme arme de guerre et à sa mise en récit dans une cour de justice. La deuxième partie de cette thèse se focalise sur la mémoire individuelle du conflit par l’analyse des espaces de mise en récit et par une étude du caractère corporel de la mémoire traumatique. La dernière partie de cette thèse prend comme fil rouge une performance de théâtre rituel afin de comprendre la façon dont la mémoire du conflit s’inscrit dans une temporalité longue, tout en mettant en avant l’utilisation de la mémoire du génocide par les réseaux militants et féministes contemporains. En abordant le génocide comme un fait social brutal, l’autrice se propose d’étudier la mémoire comme un processus dynamique et comme un point de fracture qui divise profondément la société. Plusieurs thématiques traversent ce travail afin de cerner au mieux le concept de la mémoire traumatique, telles que les questions de parole publique et privée, ou les notions de parole et de silence. L’ensemble de ces interrogations permettent de mettre en lumière le caractère profondément conflictuel de la mémoire du conflit armé interne en région ixil. En filigrane, l’autrice propose d’engager une réflexion sur les différentes voies de la résilience individuelle et collective dans un contexte de post-génocide.The author studies the spaces in which Mayan ixil women (Guatemala) mobilize the memory of the genocide of the early 1980s. Her work is based on a one-year ethnographic investigation during which she explored various statuses and methods, allowing her to access networks of people with varied profiles. The first part of this work questions the effects of the memory of the genocide in the current ixil social structure. The author is also interested in the phenomenon of rape as a weapon of war and the creation of a narrative in a court of law. The second part of this thesis focuses on the individual memory of the conflict by analyzing the spaces of narration, and by studying the physical character of the traumatic memory. The last part of this thesis takes as its common thread a ritual theater performance in order to understand how the memory of the conflict is inscribed in a long temporality, while highlighting the use of the memory of the genocide by contemporary activist and feminist networks. By approaching the genocide as a brutal social fact, the author proposes to study memory as a dynamic process and as a fracture point that deeply divides ixil society. Several themes run through this work in order to better define the concept of traumatic memory, such as the questions of public and private speech, or the notions of speech and silence. All of these questions help to highlight the deeply conflicting nature of the memory of the internal armed conflict in the ixil region. The author proposes to reflect on the different ways of individual and collective resilience in a post-genocide context