Empathy before its denomination : a philosophical and literary inquiry on sympathy in the 18th century

Au XVIIIe siècle, la sympathie fait l’objet d’approches contradictoires. Elle apparaît soit comme un phénomène immédiat, porté par une énergie qui précède toute réflexion et qui circule de façon immatérielle ou corporelle entre les individus (la sympathie immédiate) ; soit à l’inverse comme un processus mobilisant des facultés : le sentiment et l’imagination (la sympathie développée) ; soit enfin comme un processus enclenché par une sensation immédiate. En suivant l’évolution historique des notions de sympathie et d’empathie chez Marivaux, Montesquieu, Rousseau, Diderot et Sophie de Grouchy, on montre ici qu’elles mettent à l’épreuve les oppositions, les antagonismes et les tensions internes propres aux Lumières. La sympathie doit en effet son hétérogénéité à l’amplitude des approches et systèmes de pensée qu’elle a convoqués, et qui résulte d’un impératif de transversalité au XVIIIe siècle.In the 18th century, sympathy was the subject of contradictory approaches. It appears either as an immediate phenomenon, carried by an energy that precedes all reflection and which circulates immaterially or bodily between individuals (immediate sympathy); conversely, as a process mobilizing faculties: feelings and imagination (developed sympathy); or finally as a process triggered by an immediate sensation. Following the historical evolution of the notions of sympathy and empathy in the works of Marivaux, Montesquieu, Rousseau, Diderot and Sophie de Grouchy, we demonstrate here that they put to the proof the oppositions, antagonisms and internal tensions specific to the Enlightenment. Sympathy owes its heterogeneity to the amplitude of the approaches and systems of thought that it has summoned, and which results from an imperative transversality in the eighteenth century