L’auteur se propose de démontrer que la pédagogie interculturelle s’inscrit dans une tension entre une exacerbation des différences et un universalisme malheureusement confondu avec le principe éthique d’universalité. En effet, le traitement de l’hétérogénéité culturelle suppose d’adosser l’analyse et l’action sur une philosophie à la fois morale et pragmatique au sens où il s’agit de chercher à comprendre des pratiques, des discours et des comportements ancrés non pas dans des catégories culturelles distinctes, homogènes et hermétiques les unes aux autres, mais au contraire dans des processus de métissage et de « créolisation ». Apprendre à voir, à écouter, à être attentif à autrui renvoient à l’expérience de l’altérité et non à un apprent...