Musica: music about music and musicians, 1450-1530

Textual or compositional elements that refer to music or musicians (which might be called "self-referential" or "self-reflexive") are prominent in many of the most intriguing and celebrated compositions from the second half of the fifteenth century. These features include textual references, such as the personal tropes in Du Fay's Ave regina celorum III or the thirteen musicians named in Compere's Omnium bonorum plena. Others are compositional constraints such as the mensuration canons of Ockeghem's Missa Prolationum or the hexachordal cantus firmus of Josquin's Ut phebi radiis. Some pieces include both textual and structural self-referents, as in the acrostic text and solmization-derived cantus firmus of Josquin's Illibata dei virgo nutrix. Often either dismissed as musical in-jokes or, alternately, mined as sources for biographical information, this large group of pieces has never before been considered as a source of evidence for composers' new sense of professional identity in the late fifteenth century, an idea first proposed by Rob Wegman in his article "From Maker to Composer" (1994). I draw connections between self-referential features, both textual and musical, and source information for over 100 compositions, demonstrating how composers promoted the intellectual status of composed music c. 1500, carving a niche for the professional composer.The dissertation is divided into two sections—I: Music about Musicians; and II: Music about Music. Each section is introduced by a short chapter that shows how expressions of the professional concerns of musicians in compositions are mirrored in the way similar issues are expressed in paintings associated with professional guilds of painters. Chapters 2-4 situate a variety of pieces, including memorial pieces by Du Fay, musicians' motets in general, and polyphonic laments for musicians, in the devotional and social environments of the late fifteenth century. Chapters 6-7 focus on compositions that foreground abstract concepts of music theory, such as complex mensural structures or the hexachord. This section shows how these compositional structures derived from music theory worked in tandem with the theoretical treatises of Tinctoris and Gaffurius to promote the status of music as a liberal art. By contributing to our understanding of the complex interactions between composed music and humanistic discourse in early modern Europe, this dissertation reveals musical expressions of musicians' own agency in the process of professionalization.Les éléments textuels ou compositionnels faisant référence à la musique ou aux musiciens (que l'on pourrait appeler auto-référentiels ou auto-réflexifs) sont très présents dans plusieurs des compositions les plus intriguantes et les plus célèbres de la deuxième moitié du 15e siècle. Ces éléments incluent des références textuelles, telles que les tropes personnels dans Ave Regina Caelorum III de Du Fay ou encore les 13 musiciens mentionnés dans Omnium bonorum plena de Compère. D'autres sont des contraintes compositionnelles tels que les canons mesurés de la messe Missa Prolationum d'Ockeghem ou les cantus firmus hexacordaux d'Ut phebi radiis de Josquin. Certaines pièces incluent à la fois des auto-références textuelles et structurelles, tels que des acrostiches et des cantus firmus dérivés de la solmization d'Illibata dei virgo nutrix de Josquin. Souvent balayées du revers de la main comme simple plaisanterie musicale, ou, au contraire, analysées pour leurs sources d'informations biographiques, ce groupe important d'oeuvres n'a jamais été considéré auparavant comme indication du nouveau sentiment d'identité professionnelle des compositeurs de la fin du 15e siècle, idée initialement proposée par Rob Wegman dans son article "From Maker to Composer" (1994). J'établis des liens entre les caractéristiques auto-référentielles, textuelles et musicales, et l'information-source pour plus d'une centaine de compositions, démontrant comment les compositeurs ont pu promouvoir le statut intellectuel de la musique notée c. 1500, développant ainsi un nouveau créneau pour le compositeur professionnel.Cette thèse comporte deux parties – I: La Musique à propos de musiciens; et II: La Musique à propos de la musique. Chaque section est introduite par un court chapître démontrant comment les préoccupations profesionnelles des musiciens présentes dans leurs compositions reflètent des préoccupations similaires exprimées dans des peintures associées avec certaines confréries professionnelles de peintres. Les chapitres 2-4 situent une variété d'oeuvres, incluant des oeuvres commémoratives de Du Fay, des motets de musiciens en général, et des lamentations polyphoniques pour des musiciens, dans leurs environnements dévotionnel et social de la fin du 15e siècle. Les chapitres 6-7 s'intéressent à des compositions mettant l'emphase sur des concepts abstraits de théorie musicale, tels que les structures mesurées complexes ainsi que l'hexacorde. Cette section montre comment ces structures compositionelles dérivées de la théorie musicale vont de pair avec les traités théoriques de Tinctoris et Gaffurius afin de promouvoir le statut de la musique comme art libéral. Contribuant ainsi à notre compréhension des interactions complexes entre la musique notée et le discours humaniste du début de l'Europe moderne, cette thèse révèle les expressions musicales du pouvoir propre des musiciens au cours du processus de professionnalisation.Traduction par Dr. Claudine Jacques