Les modèles multi-agents en économie, entre agents hétérogènes, approches bottom-up et changement de paradigme

International audienceThis paper presents an overview of how agent-based computational economics can contribute to the study of economic systems. It highlights the way these models can improve our understanding of social interactions and coordination mechanisms and bring to light the complex dependencies between the micro and the macro levels of a system. It starts by describing how agent-based economics and other quantitative methods differ and complement each other. It then explains how econophysics may provide an alternative theoretical framework for a new economic science. Finally, it underlines the role of these alternative tools in the understanding of specific markets such as financial, housing or fish markets. Modeling the specific aspects of heterogeneous agents and the rules driving their interactions reveals the fact that the functioning of markets strongly depends on their architecture, the characteristics of the good exchanged and the ecology of the agents.Cet article montre comment les modèles à base d’agents en économie computationnelle contribuent à l’étude des systèmes économiques. Leur apport à notre compréhension des mécanismes d’interactions sociales et de coordination est souligné, et les dépendances complexes entre niveau micro et niveau macro sont mises en évidence. Une première partie souligne les différences et les complémentarités entre l’approche computationnelle basée agents et les autres méthodes quantitatives. Une deuxième partie explique comment l’éconophysique peut fournir un cadre théorique alternatif pour une nouvelle science économique. Une troisième partie montre comment ces outils d’analyse permettent une meilleure représentation du fonctionnement de certains marchés comme les marchés financiers, les marchés du logement ou les marchés de biens halieutiques. En modélisant des agents hétérogènes et les règles qui déterminent leurs interactions, l’approche basée agents montre à quel point le fonctionnement des marchés dépend à la fois de leur architecture, du type de biens échangés et de l’écologie des agents