La poésie et l’écologie entretiennent des relations étroites que le discours scientifique écrase. Pourtant la poésie étoffe nos imaginaires. Aux États-Unis, Robinson Jeffers (1887-1962) célèbre dans des poèmes courts la beauté sauvage de la côte californienne. Après lui, un autre californien, Gary Snyder (1930-), installé dans les montagnes de la Sierra, poursuit une œuvre littéraire initiée aux débuts de la Beat Generation. Parce qu’il est un vrai montagnard, ses poèmes et ses essais interrogent ensemble les enjeux d’une écologie poétique. Pour Robinson Jeffers et Gary Snyder, le wild est une notion clef. Ils l’empruntent à H. D. Thoreau. Leurs œuvres littéraires sont tournées vers la vie « sauvage », la vie au grand air au contact des bêt...