La grossesse de femmes porteuses de schizophrénie : regards croisés de patientes et de médecins sur une situation aux enjeux majeurs

Psychiatrists are more and more often confronted to the situation of schizophrenic women expressing the desire to have a child. We are carrylng out a qualitative study on the support of a project or a pregnancy for schizophrenic women (questioning of 12 patients and 6 psychiatrists) in order to gather and cross-study the representations on this desire to have a child, including the motivations, the fears and the resources. We then confront the needs of the patients to medical practices. Regarding motivations, the patients' desire to have a child seems more elaborate than what psychiatrists think. Despite the many catalogued risks that haver over the child due to maternai psychosis, patients have little fear, aside from the compatibility of psychotropic treatment with pregnancy, and the fear of the child being placed in foster homes. Patients and psychiatrists have a different identification of essential inner resources. Doctors focalize on insight rather than on qualities or skills. They do not always represent a human resource for their patients. Our work reveals several difficulties. The relationship of trust is a primary element for patients, particularly neutral caring. lt appears necessary to evaluate each clinical situation, to form a network, to share the tasks and to maintain a link between each staff. We put forward suggestions for improvement: preserving the therapeutic alliance with the patient, communicating better around the desire of having a child. A device could be developed: a combined adult /child psychiatric consultation.Le psychiatre est de plus en plus fréquemment confronté à la situation de la femme schizophrène exprimant un désir d'enfant. Nous réalisons une enquête qualitative sur l'accompagnement d'un projet ou d'une grossesse chez une femme atteinte de schizophrénie (12 patientes et 6 psychiatres interrogés) afin de recueillir et croiser les représentations sur ce désir de grossesse, qu'il s'agisse des motivations, des craintes et des ressources. Puis nous confrontons les besoins des patientes aux pratiques médicales. En ce qui concerne les motivations, le désir de grossesse des patientes serait plus élaboré que ce qu'en pensent les psychiatres. Malgré les nombreux risques répertoriés que fait planer la psychose maternelle sur l'enfant, les patientes ont peu de craintes hormis celles de la compatibilité du traitement psychotrope avec la grossesse et celle du placement de l'enfant. Patientes et psychiatres ont une identification différente des ressources internes essentielles. Les médecins se focalisent sur l'insight plutôt que sur des qualités ou savoir-faire. Ils ne constituent pas toujours une ressource humaine pour les patientes. Notre travail révèle plusieurs difficultés. La relation de confiance est un élément primordial pour les patientes, en particulier la neutralité bienveillante. Il semble nécessaire d'évaluer chaque situation clinique, de travailler en réseau, de se répartir les missions et de maintenir un lien entre chaque équipe. Nous proposons des pistes d'amélioration : préserver la relation d'alliance à la patiente, mieux communiquer autour du désir de grossesse. Un dispositif pourrait être développé : la consultation conjointe psychiatre adulte pédopsychiatre