L’objet de cet article est de mieux cerner la portée de la pensée nishidienne en tâchant de la situer plus précisément au sein du devenir historique de la philosophie. Le rôle fondateur de Nishida pour l’école de Kyôto a parfois été comparé à celui de Husserl pour la phénoménologie. Or si la problématique de départ des deux penseurs est comparable, l’explication avec le psychologisme, leurs préoccupations et ambitions sont divergentes. Nishida — dans son premier ouvrage, l’Essai sur le Bien de 1911 — a voulu fonder une philosophie, en style occidental, à partir d’un soi non-substantiel, libéré de l’ego discriminant propre à la conscience représentative ou naturelle auquel resterait attachée la subjectité occidentale moderne, y compris la ph...