Comme nul ne l’ignore, Jaurès n’était pas juriste. Il le devint néanmoins le temps d’un ouvrage ou, plus exactement, d’une affaire, à l’occasion de laquelle il fut, avec quelques autres, amené à défendre la cause d’un homme injustement accusé. Ainsi le philosophe, l’homme politique, le journaliste rédigea-t-il un ensemble d’articles dans la Petite République par lesquels, dans lesquels il démontra, à la fois, l’illégalité et l’inanité de la condamnation du capitaine Alfred Dreyfus. Rapidement réunis au sein d’un recueil étoffé d’une préface rédigée par l’auteur lui-même, ces textes, intitulés sobrement « les Preuves » , joueront un rôle décisif dans les annulations, par la Cour de cassation, des deux condamnations de Dreyfus par les conseil...