Cet article s’intéresse aux logiques qui président à la diffusion de l’École en Afrique de l’Ouest. Il souligne d’abord les limites des interprétations univoques et linéaires du processus de scolarisation à l’époque coloniale. À partir d’une étude prosopographique centrée sur les diplômés de l’École Normale William-Ponty, il propose ensuite une approche plus attentive aux interprétations et aux appropriations différenciées de l’École par les sociétés locales. En effet, au temps colonial, l’École n’a pas encore acquis l’épaisseur d’un « fait social » auquel seraient liées des pratiques collectives déjà bien définies et partagées. Dès lors, il est nécessaire de développer une lecture historique attentive à l’impact différencié des facteurs de...