La figure du bourreau est profondément liée à l’œuvre et à la vie du marquis de Sade (1740-1814) ; enfermé la moitié de sa vie dans les prisons de l’Ancien Régime, dans celles de la Révolution puis dans celles du Consulat, il apparaît en effet comme une victime des différents systèmes politiques qui se sont succédé à la fin du XVIIIe siècle. Mais, paradoxalement, c’est pendant ces années de coercition qu’il conçoit ses romans les plus violents, Justine ou les Malheures de la vertu et La Philosophie dans le boudoir. L’intrigue repose toujours sur la persécution de jeunes femmes, aux prises avec de cruels bourreaux qui appuient leur justification de la souffrance sur des théories à la fois physiologiques et politiques : l’autre est nécessaire...