La voix, dans Shakespeare, nous parvient de très loin. Elle s'échappe d'abord des coffrets sacrés de l'hermétisme, voix sacrées ou interdites, voix suspectes quoi qu'il en soit ; puis elle se fait corps et devient alors doublement suspecte de cette promiscuité : la scolastique la met à l'écart dans le placard des choses. Pourra-t-elle devenir l'instrument dont la Renaissance a tellement besoin pour relier entre eux les hommes en danger d'isolement mélancolique ? Enfermée dans le carcan de la rhétorique, la voix apprendra-t-elle à parler ? Le texte de Shakespeare nous invite à faire un parcours de la mise en garde platonicienne contre une voix contaminée par l'animalité vers la voix polyphonique de La Tempête où se mêlent dans l'audace des m...