Récidive, taux d’élucidation, enquêtes de victimation, reconduites à la frontière, allongement des peines, durée des procès : les chiffres de la police et de la justice font régulièrement la une des journaux. Cette médiatisation, et les guerres de chiffres qu’elle entraîne, ne sont pourtant pas propres à la France du XXIe siècle. Parmi les premières statistiques officielles publiées, dès le début du XIXe siècle dans certains pays européens, on compte celles des crimes et des procès. Leur production est tributaire de l’activité des policiers, gendarmes, procureurs et juges et de ses supports matériels, des registres au casier judiciaire informatisé : tout cela impose des unités de compte parfois difficilement compatibles entre elles. Mais l...