La réception de Shakespeare débute en France comme ne Allemagne vers 1750. Voltaire en France, Wieland, Lessing, Mendelssohn en Allemagne en sont les principaux relais. « Tout barbare qu’il étoit, il mit dans l’anglois, écrit Voltaire, cette force et cette énergie qu’on n’a jamais pu augmenter ensuite sans l’outrer, et par conséquent l’affoiblir. » Comment la connaissance de Shakespeare accompagne-t-elle et nourrit-elle-même la volonté d’émancipation à l’égard des normes classiques ? Comment stimule-t-elle la défense du goût national de part et d’autre du Rhin ? Et, plus largement, comment la lecture de Shakespeare participe-t-elle à l’émergence d’une nouvelle sensibilité, celle qui prévaut par exemple dans Götz von Berlichingen (1773) ou ...