Dans son immense Tableau de Paris (1781-1788), Mercier accorde une place inhabituelle au travail des femmes, surtout des femmes du peuple. Or ce ne sont pas les conditions de travail en soi ou la production des travailleuses mais leur corps sexué, leur moralité et leur identité sociale qu’il situe au premier plan. Ses esquisses et descriptions sont fortement érotisées: le travail est envisagé comme mise à l’épreuve physique et morale du (beau) sexe. C’est au travail que peuvent se tisser des liens inquiétants et un peu trop visibles entre l’érotisme et l’argent ; c’est le travail , en particulier le travail sexuel ou prostitution, qui révèle le plus puissamment, peut-être, les inégalités sociales entre les femmes ; c’est encore à partir du ...