On se posera moins la question de l’énigme du sexe de certaines figures que celle de la neutralisation, voire de l’altération des genres, à travers les enjeux formels des œuvres de Léonard de Vinci et de Michel-Ange. En quoi la figure androgyne s’accorde-t-elle à un idéal de beauté conjuguant les genres autant qu’elle révèle une parfaite connaissance des différences sexuées qu’elle vise à déstabiliser ? Plus précisément, comment l’indéfini et le non finito travaillent-ils le masculin et le féminin dans des arts aussi distincts et rivaux que la peinture et la sculpture ? Nous verrons que l’androgynie est porteuse d’une virtualité figurative et que son efficace tient chez Léonard de Vinci à la puissance de l’indistinct, à une fusion des genre...